Thème 4 : les méandres de l'internationalisation chinoise : un "miracle économique" ?

Trente Glorieuses en Chine, rien à voir avec les nôtres. La Chine apparaît comme vivant un miracle économique : elle s'est débarrassée de son image rurale et arriérée. La Chine est dans une situation particulière. Pour les autres pays, elle est la preuve qu'on peut sortir très rapidement du sous-développement. Modèle pour les États du Sud. Classée comme "pays émergent" : du sud, mais avec des caractéristiques particulières : taux de croissance élevé, développement économique diversifié, intégration à la mondialisation, puissance régionale. Elle fait partie des BRIC. Condition de l'émergence politique et géographique dans le monde [son économie (??)].
La Chine n'est toujours pas dans les pays du nord : elle n'a pas su s'accompagner d'un développement social.
Modèle économique unique dans le monde : "socialisme de marché", "capitalisme d'État".

I- Les héritages : le cheminement vers l'émergence
1. A l'échelle internationale
•a. La Chine impériale : du centre du monde à la domination.
•b. L'héritage maoïste : un pays se réclamant du tiers-monde.
2. A l'échelle nationale : reconfiguration du tissu productif et implications régionales
•a. Une modernisation socialiste initiale (1949-1956).
•b. Le volontarisme maoïste (1956-1679).
•c. Les modernisations post maoïstes (1979-fin 1990).
•d. Les années 2000.

II- L'extraversion : base de la puissance géoéconomique et implications territoriales
1. Une très grande puissance productive
•a. Une agriculture en cours de modernisation.
•b. Le "grand bond en avant" de l'industrie depuis les années 1980.
•c. Le tertiaire : un secteur encore en retard, mais en plein essor.
2. Une place croissante dans la mondialisation commerciale et financière
•a. La première puissance commerciale mondiale.
•b. Une participation croissante à la mondialisation financière.
•c. Un impact sur l'économie et les sociétés mondiales.
3. Les dynamiques socio-spatiales
•a. Progrès et mutations sociales.
•b. Croissance économique et dynamiques sociales.

I- Les héritages : le cheminement vers l'émergence
1. A l'échelle internationale

Pivot de l'économie mondiale, qui modifie les équilibres économiques entre les différentes parties du monde. Le sous-développement laisse toujours des traces cependant. Le régime maoïste en laisse d'autres, totalement différentes.
-> Place de la Chine dans la mondialisation depuis le Moyen-âge.

a. La Chine impériale : de l'empire du Milieu au leader du Tiers-monde.

- Deuxième partie du Moyen-âge, X-XVème siècle : croissance économique phénoménale, liée au développement des ports chinois et de la marine chinoise, et à l'établissement d'une route d'échanges : la "Route de la Soie", qui faisait le lien avec les pays d'Europe. La Chine se perçoit comme le centre du monde. Carte : l'empire chinois entouré de différents cercles ; à côté de ses vassaux qui lui servent de protection, un peu plus loin, le cercle des barbares qui ne connaissent pas la civilisation chinoise. Cette prétention n'est usurpée. Meilleure économie de la planète pendant la période médiévale. Agriculture, secteur-clé -> grands travaux hydrauliques pour augmenter la production. Volonté d'économie florissante.

- Mais entre le XVème et le XVIIIème, cette puissance économique très ouverte se referme sur elle-même et se concentre sur sa propre population.

- XIXème : déclin économique de la Chine. Propriété foncière importante -> classe riche de rentiers, mais pas de bourgeoisie commerciale ni de bourgeoisie industrielle. Refermée, elle s'est tenue à l'écart de la Révolution Industrielle. Conséquence : économie chinoise, un tiers de la richesse mondiale au Moyen-âge, un vingtième de la richesse mondiale au XIXème siècle.

-> Début XIXème : la Chine est attaquée, colonisée insidieusement par les pays européens. Traité de Nankin : la Chine est obligée d'ouvrir ses ports aux étrangers (Anglais, Français, mais aussi Russes, Japonais). Concessions = une partie du territoire est cédée, enclave étrangère dans les villes chinoises, avec un gouvernement, une police, un fonctionnement étrangers. La Chine perd de sa souveraineté sur quelques territoires. Traités inégaux. "Siècle de la Honte". L'empire chinois a totalement décliné, il a perdu sa puissance, son statut d'empire du milieu. Il est une périphérie de l'Europe.

b. L'héritage de la Chine maoïste : un pays se réclamant du Tiers-monde.

- A partir de 1949, quand le communisme s'instaure en Chine et que Mao prend le pouvoir. Volonté de restaurer l'indépendance et la grandeur de la Chine. La Chine se revendique des non-alignés, et se présente comme leader de tous les pays décolonisés, elle récupère les mouvements de contestation.
Tensions avec l'URSS dès les années 1950, et brisure en 1960 : pour le communisme, il ne peut pas y avoir de leader.

- Choix économiques de Mao assez surprenants, et bilan contrasté : la Chine reste, vers 1970, un pays extrêmement dominé par l'agriculture. La croissance agricole n'arrive qu'à peine à suivre la croissance démographique. Progrès industriels. Certains secteurs ont décollé. ex : nucléaire (arme nucléaire en 1964) ou spatial (1970 : satellite). Progrès dans le domaine de la santé. Mais la Chine n'a qu'enrayé son déclin. Elle reste un pays du Tiers-monde.

-> Quatre modernisations en 1979. Révolution idéologique : on rouvre la Chine sur le monde. Pour Deng Xiaoping, l'économique est important pour le géopolitique. L'économie est un marche-pied pour retrouver sa puissance.
Comment se conçoit la Chine ? Elle se présente encore comme un pays du Tiers-monde et le revendique, par solidarité. Revendique son appartenance aux BRIC. Joue sur deux tableaux : proche du nord, proche du sud. Puissance hybride (elle n'y voit pas de contradiction).

2. A l'échelle nationale : reconfiguration du tissu productif et implications régionales

Modernisation économique qui est passée par une économie planifiée. Évolution très bien encadrée, d'où des phases différentes.

a. Une modernisation socialiste initiale (1949-1956, 1957).

Conçue comme devant imiter le modèle soviétique -> modèle importé. Plans sur plusieurs années ([color=#c9c9c9]cinq surtout) qui favorisent l'industrie lourde plutôt que les entreprises de consommation. Collectivisation des terres agricoles. Encadrement de la part de l'Union soviétique. Cette façon de se référer à, d'être sous la tutelle de l'Union soviétique heurte les Chinois. Accent sur l'industrie locale ; les territoires sont ceux du nord-est de la Chine. Ils bénéficient des principaux investissements.

b. Le volontarisme maoïste (1956-1979).

Rupture avec l'Union soviétique. On invente un nouveau communisme. Vision très fonctionnaliste de l'économie. On spécialise certaines régions pour certains types d'activité choisis par Mao.
Grand Bond en Avant -> unités économiques particulières, entièrement autarciques, petits mondes entièrement auto-suffisants (mais coercition). Unités utilisées aussi pour décongestionner les villes, dont certains habitants sont amenés par la force. On n'investit plus sur le nord-est, on crée le développement partout. Industrie à partager à la zone centrale (pour éviter que les unités industrielles soient sur le littoral, faciles à envahir). Mais pas d'infrastructures de transport : "cathédrales dans le désert". Pas de franc succès.

c. Les modernisations post-maoïstes (1979-fin 1990).

Approche cette fois pragmatique, non plus idéologique. Les principes du communisme sont transgressés. Quatre modernisations : première phase en 1979, deuxième fin années 90 - début années 2000.
On abandonne des principes. Décollectivisation des terres agricoles. Rétablissement de la propriété privée dans les campagnes. Privatisation de toute une partie des entreprises. Coopératives ; investisseurs chinois qui rachètent l'entreprise à l'État. A cette époque, l'État "a retenu les grands et lâché les petits" : l'État a conservé les entreprises dans les secteur-clés, comme le nucléaire, ce qui marchait bien et était moderne, et il s'est désengagé de ce qui ne fonctionnait pas dans l'économie. Là réside le pragmatisme.
Conséquences. L'État chinois ne peut plus s'affirmer communiste. D'où le "socialisme de marché" en 1992, système hybride. Modèle alternatif.

Série de réformes qui favorisent une industrialisation moderne. Industrie de consommation. Les entreprises aux mains de l'État sont transformées en grands groupes industriels (former des multinationales.) -> c'est ce qui arrive. 2015 : 98 FTN chinoises parmi les 500 premières (classement fortune 500), contre 2, en 1995.

Effets sur le territoire.
Ouverture de la Chine avec la création de ZES (= morceaux de territoire librement ouverts aux entreprises étrangères) ; mais c'est la Chine qui décide, pas comme au XIXème siècle, et elle pose ses conditions : les entreprises doivent être mixtes, joint-ventures, mi-chinoises mi-étrangères. -> contrôler + apporter de nouvelles technologies, de nouvelles manières de produire.
- Prudence : au départ, trois ZES seulement (années 1980), dans le sud de la Chine, dont Shenzhen, près de Hong Kong.
- 1984 : ouverture d'une série d'autres villes, littorales, plus Pékin notamment.
- Puis : ouverture de régions littorales.
- Début années 90 : ouverture des capitales régionales, notamment le long du Yang Tzi.
- Fin années 90 : prise de conscience de l'intérêt de l'intérieur, de l'ouest, de la région frontalière.

d. Les années 2000.

La Chine poursuit dans sa voie. Pragmatisme toujours. Intégration de l'OMC. Intégration au commerce mondial. Elle s'engage à la réglementation mondiale : donc au libéralisme. L'économie chinoise sort ici définitivement de l'économie communiste. La notion de propriété privée est reconnue par la loi. Société où les droits des travailleurs sont diminués (suppression des emplois à vie, licenciements). Le chômage est aujourd'hui très faible.
But aujourd'hui en Chine : développer des axes transversaux pour faire pénétrer les réseaux. Investissement surtout dans l'ouest, dans le nord. La Chine ne compte plus sur elle-même en économie. Série de stratégies. La Chine : "collier de perles" : assure la sécurité des imports/exports maritimes. Immense route terrestre. Nouvelle route de la Soie. Devient l'Atelier du monde. Interdépendance. Acteur totalement incontournable désormais.
Elle a retrouvé sa position centrale. Elle a compris l'intérêt du pragmatique, pour être un des acteurs de la mondialisation. Pas d'évolution en politique cependant. Communiste politiquement, libérale économiquement.

II- L'extraversion économique : bases de la puissance géoéconomique et implications territoriales

Parler d'émergence pour la Chine, impropre ? Il s'agit plutôt d'une renaissance. Xi Jinping parle de régénération nationale. Retour à la puissance. Aujourd'hui, elle se veut le meilleur exemple pour les pays sous-développés. Pays qui produit le plus de richesses chaque année. Développement fulgurant : de 12è, en 1980 à 1è, en 2014. Croissance de 12-14% avant : supérieure à tous les autres pays. 7% aujourd'hui : c'est toujours mieux que le meilleur de la France pendant les Trente Glorieuses.
= "usine du monde", "atelier du monde". Première puissance commerciale de la planète, un des moteurs de l'économie mondiale, "banquier du monde" (principal détenteur des bons du trésor des USA et de l'Europe). Bon du Trésor : un placement sûr, recherché. La Chine achète de la dette américaine. Interdépendance entre les États (la Chine a besoin des USA, principal partenaire commercial.) Économistes : interdépendance -> manière de conserver la paix.

1. Une très grande puissance productive
a. Une agriculture en cours de modernisation.

La formule d'"atelier du monde" est caricaturale. Elle cache le fait que l'agriculture est le premier secteur d'activité encore en Chine : 40% de la population active (trait de pays en développement).
Défi énorme : nourrir sa population (22% de la population du monde mais 7% des terres cultivées). La Chine est un pays de la taille d'un continent, mais seul un sixième du territoire est cultivable : déserts, montagnes, contraintes de précipitations. La "Chine utile" (pour l'agriculture) est donc assez restreinte, et concentrée dans l'est du pays. Concurrence entre les activités agricoles et le développement urbain. Victimes potentielles de la pollution.
Elle a tout de même des faiblesses : elle n'est pas très productive, ce qui explique la pauvreté des paysans. De plus, la Chine manque de terres cultivables. La SAU (= surface agricole utile) est grignotée par les villes, polluée. Enfin, la Chine a besoin d'acheter toujours plus de nourriture : augmentation de la population + changement des habitudes alimentaires pour la viande et les produits laitiers, plus chers à l'importation.
-> La Chine s'accapare des terres, notamment en Afrique, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques pour les locaux.

b. Le "grand bond en avant" de l'industrie depuis les années 1980.

L'industrie chinoise constitue aujourd'hui 45% du PIB de la Chine et concentre 28% de sa population.
Libéralisation, économie de marché, ouverture aux entreprises et capitaux étrangers : voilà en quoi constitue la "révolution".
Trois entreprises possibles.
- Entreprises publiques, 40% de la production, massivement modernisées au cours de ces trente dernières années. Mais cela a créé leur endettement et elles souffrent de leur sur-effectif.
- Entreprises privées, dans tous les secteurs. Certaines reçoivent tellement d'aides publiques qu'on peut se demander si elles ne sont pas des entreprises publiques déguisées.
- Joint-ventures : entreprises mixtes, avec des capitaux chinois et étrangers. Ça lui permet de récupérer leur technologie. La Chine concurrence les autres multinationales : 98 des 500 plus grandes entreprises sont chinoises. ex : Petro China pour le pétrole. Entreprises d'électroménager : Haier par exemple. D'informatique : Lenovo, 4ème mondiale. De la téléphonie mobile : Huawei. Elles s'intéressaient avant aux produits bas de gamme, mais maintenant font des produits plus technologiques et performants. Faible dans les produits cosmétiques. Investissements dans les panneaux solaires. 70% de la production de ciment. Première place mondiale dans les jouets, l'électroménager.
La Chine voudrait passer du côté de "Made in China" à "Made by China", dépasser les pays développés. Mais aujourd'hui encore, elle est le plus grand lieu de production de contrefaçon (??% de toute la contrefaçon).

c. Le tertiaire : un secteur encore en retard, mais en plein essor.

Aujourd'hui, la Chine considère le tertiaire comme un secteur d'avenir. ??% de la population y travaillent et 45% du PIB y sont produits. C'est là que la richesse augmente le plus (taux les plus forts). Mais par rapport à l'Inde, elle est moins développée (57 (??)% de la population, ??% du PIB). Premiers secteurs en Chine : la distribution (supermarchés), la banque, le tourisme (beaucoup de Chinois le pratiquent).
Changement de mentalité. Jusqu'aux années 90, il n'y avait pas de congés. On a récemment aménagé des structures pour les touristes : littoral, patrimoine...
Jusqu'à il y a peu, l'entreprise qui avait connu le développement le plus fulgurant était Alibaba. Son créateur, Jack Ma, était l'homme le plus riche d'Asie.

2. Une place croissante dans la mondialisation commerciale et financière
a. La première puissance commerciale mondiale.

Flux étrangers très importants. La Chine a supplanté les États-Unis comme première puissance commerciale. En une dizaine d'années, elle a émergé de façon fulgurante : 4% du commerce mondial il y a dix ans, 10% du commerce mondial aujourd'hui. Pays très extraverti.
Elle dispose de deux grands avantages comparatifs : coût du travail très faible et yuan sous-évalué (de manière entretenue). Elle se tourne peu à peu vers des produits plus techniques, comme le Japon.
Remontée de filières : "vol d'oies sauvages". On commence par créer des produits à faible valeur ajoutée, puis on monte en gamme à mesure que les populations montent en niveau de vie.
Énergie, minerais (fer, cuivre).
La plupart des échanges chinois sont aujourd'hui polarisés en Asie : 61% (Japon, Corée du Sud, Hong Kong). Mais les pays occidentaux aussi sont très importants dans l'économie de la Chine. Europe : 11%, Amérique latine : 16%, Amérique du nord : 3%.
La balance économique de la Chine est aujourd'hui positive : elle vend plus qu'elle n'achète. Les américains et les européens l'accusent de sous-évaluer leur monnaie pour être encore plus compétitifs, ce qui n'est pas conforme aux règles internationales. Dumping (= pratiques commerciales contraires à l'esprit de concurrence). De plus, la Chine inquiète ses partenaires du fait de son quasi-monopole de la production de terres rares (= métaux, une vingtaine, qu'on ne sait pas remplacer et qu'on trouve dans les portables, les écrans, les outils médicaux, les avions). La Chine s'en sert comme moyen de pression, comme elle l'a fait contre le Japon pendant plusieurs mois. Aujourd'hui cependant, elle pourrait perdre ce monopole.

b. Une participation croissante à la mondialisation financière.

La Chine est devenue une des principales destinations des IDE, mais aussi un émetteur.
10% des IDE mondiaux sont investis en Chine. 1 000 milliards de dollars par an. Implantation de nouvelles entreprises, joint-ventures. Les ZES sont les principales destinations. L'essentiel (80%) des investissements viennent d'Asie. 60% vers Hong Kong, mais c'est parce que des investisseurs du monde entier investissent à Hong Kong pour arriver jusqu'à la Chine (comme un cheval de Troie). Le Guangdong et la zone de Shenzhen sont attractifs ; la Chine de l'ouest, moins.
Les investissements chinois à l'étranger ont décollé en ??. On pense qu'en ?? les investissements sortants (vers l'étranger) pourraient dépasser pour la première fois les investissements entrants.
Entrée de la Chine dans l'OMC en 2001. Politique du "go abroad" : sécurisation, emprise sur les technologies étrangères. La Chine investit d'abord dans l'énergie et l'électricité (faire marcher ses usines...), puis dans les transports (les acheminer et exploiter), oléoducs et gazoducs notamment. La Chine a racheté en partie le port du Pyrée à Athènes, ce qui lui assure des débouchés. Ces investissements se retrouvent dans tous les secteurs : IBM, Volvo, Club Med. Intérêts économiques.
Main-mise sur l'Afrique, mise sous tutelle économique. Chinafrique. 20% (??) des IDE viennent de Chine.
Ce qui suscite ces opportunités, c'est que la Chine a été relativement épargnée par la crise de 2008. Elle a su profiter d'une conjoncture qui lui était favorable.
Problèmes : la Chine fait venir ses propres travailleurs, managers, qu'elle loge elle-même en Afrique. Ils rapportent peu aux locaux. En Europe, c'est différent (??).
la Chine a un fort excédent commercial -> fonds souverains : sociétés étatiques alimentées par les excédents commerciaux de cet État (devises placées). La Chine en a trois : elle côtoie les producteurs de pétrole et les autres pays (Norvège, Émirats Arabes Unis ??) qui ont des excédents grâce à leurs produits non bruts (Singapour).
La Norvège (834,6 milliards) investit dans des industries éthiques. La Chine s'en sert pour mettre la main sur des ressources et pour tisser des liens plus fermes avec les autres États (elle finance la dette américaine avec des Bons du Trésor, et l'interdépendance s'accroît).

La Chine, une puissance boursière et monétaire ? La Chine a créé une bourse à Shanghai, ne voulant pas supprimer Hong Kong.
La Chine a réévalué le yuan (2010), et il prend de plus en plus de place. Pourrait-il concurrencer le dollar ? Il est utilisé à la place du dollar dans les relations avec le Japon, avec l'ASEAN par exemple, et peut-être avec l'Europe. Mais il n'est pas encore une monnaie mondiale.

c. Un impact sur l'économie et les sociétés mondiales.

1973, Alain Peyrefitte : Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera.
La Chine est un moteur de la croissance économique du monde. Elle tire vers le haut et a été utile en 2008. La main-d’œuvre et les marchés chinois sont encore aujourd'hui très appréciés. Pour les pays du sud, la demande chinoise en matières premières a permis d'écouler leurs produits et ses exportations de nourrir les populations.
Montée des prix des matières premières. La Chine a une influence très forte sur tous les PDEM (= pays développés à économie de marché), sur la téléphonie mobile, ce qui a tué Nokia : les entreprises multinationales chinoises s'imposent à l'étranger en cassant les prix et restent elles-mêmes fermées. Dans les pays développés, on décrie la concurrence déloyale de la Chine. On dénonce aussi le non-respect des règles de l'OMC (entreprises publiques déguisées), le dumping social (horaires de travail, rémunérations), la contrefaçon mais aussi, par conséquent, l'espionnage industriel. Néocolonialisme en Afrique. La Chine a lancé le forum économique de Dalian, concurrent de celui de Davos, qui se prétend plus proche des pays en développement.

3. Les dynamique socio-spatiales
a. Progrès et mutations sociales.

La croissance économique s'est bien accompagnée d'un développement social. Améliorations des conditions de vie des chinois depuis les années 80-90. Elle est passée des pays les plus pauvres aux pays intermédiaires. Son IDH est de 0,7. La pauvreté recule. En 1990, elle touchait 30% de la population chinoise, et aujourd'hui, 10% selon l'ONU. Progrès sociaux réalises dans tous les domaines : alimentation, éducation ( moins de 10% d'analphabètes), santé, conditions des travailleurs (hausse des salaires, notamment dans les régions littorales, [color=#c9c9c9]congés payés, classe moyenne de 300 millions de personnes, classe de multimilliardaires : 350, comme aux États-Unis).

b. Croissance économique et dynamiques spatiales.

Les régions littorales ont toujours un poids faramineux. Presque 60% du PIB, 50% de la population, 80% des IDE, plus grandes villes de Chine, ZES.

Hong Kong, grande porte d'entrée, plate-forme touristique.
[??]
Macao, ancien comptoir portugais, "Las Vegas asiatique", sorte de casino géant.

On essaye de valoriser davantage l'ouest de la Chine. La situation du Xinjiang le prouve. Elle a de grandes réserves de charbon (''mer de charbon"), c'est une région agricole, elle produit beaucoup de coton. Localisation stratégique au cœur du projet de route de la soie. Porte d'entrée de la Chine vers l'Asie centrale et l'Europe. Réseaux ferroviaires, réseaux routiers, gazoducs et oléoducs pour récupérer les produits d'Asie centrale. Le Xinjiang obtient une nouvelle centralité.

Conclusion.

La nouvelle place de la Chine dans l'économie mondiale, son introduction, les bouleversements qu'elle a provoqués. On peut douter de la capacité des États-Unis à imposer quoi que ce soit à la Chine. Elle n'a pas de volonté hégémonique, mais ne supporte pas que les États-Unis, eux, puissent imposer leur hégémonie.