Thème 2 : dynamiques des populations et transformations sociales en Chine

Rôle de la population dans la puissance de la Chine. 1,37 milliards d'habitants : poids démographique important, un cinquième des êtres humains. La population devrait augmenter lentement jusqu'à 2030, plafonner à 1,45 milliards, puis diminuer.
Thèse populationniste : augmenter le nombre d'habitants c'est augmenter les richesses. Cette idée est aujourd'hui battue en brèche. Au début des années 2000, le président Jiang Zemin disait que le contrôle de la population en Chine était son problème n°1. Perçue comme un atout, cette population nombreuse est aujourd'hui perçue comme une contrainte voire un handicap. Il faut donc contrôler voire limiter. Mais le ralentissement de la croissance de la population pose lui-même des problèmes. Une faiblesse, étant donnée l'ambition de puissance planétaire de la Chine ?

I- Une démographie source de faiblesse ?
1. Dynamiques démographiques
• a. Les spécificités chinoises.
• b. La politique de l'enfant unique.
2. Des problèmes liés aux évolutions démographiques
• a. Le vieillissement, une menace pour l'économie ?
• b. Des inégalités diverses et profondes.

II- Habiter en Chine
1. La transition urbaine
• a. Une urbanisation inachevée.
• b. Urbanisation, croissance économique et déséquilibres.
2. Les mobilités à l'échelle nationale
• a. Chine du plein, Chine du vide.
• b. Les politiques migratoires extérieures.
• c. Population flottante et exode rural.
3. Conséquences du système du hukou
• a. Le creusement des inégalités villes/campagnes.
• b. Les migrants ruraux, citoyens de deuxième classe.

III- L'encadrement de la population
1. Encadrement social et pression politique
2. Encadrement culturel
• a. Contrôler Chinawood.
• b. Les mouvements sociaux numériques et l'espace urbain.

I- Une démographie source de faiblesse ?
1. Dynamiques démographiques
a. Les spécificités chinoises.

La Chine a aujourd'hui terminé sa transition démographique. Sa population a connu une croissance exponentielle au cours du XXème siècle : de 0,65 milliards d'habitants dans les années 1950 à 1,37 d'habitants aujourd'hui. La fécondité des femmes est désormais comparable à celle des femmes occidentales.

Ce qui est surprenant, c'est la rapidité de cette transition (30 ans), le fait qu'elle ait eu lieu dans un espace déjà très peuplé, sans oublier sa non-uniformité dans le territoire : entre les villes et les campagnes, les clivages sont importants. Shanghai a très vite atteint un taux de fécondité d'1,8 enfants par femme, alors qu'il a fallu attendre les années 2000 pour se stabiliser à 2 ou 2,5 dans les campagnes.

Mais cette population nombreuse constitue aussi un atout. Aujourd'hui, la population active (15-60 ans) représente 70% de la population. Au Japon, les 15-60 ans ne représentent que 54% de la population. A l'inverse, les personnes âgées (donc dépendantes) sont encore plus nombreuses.
L'espérance de vie s'est également allongée, notamment grâce aux progrès sanitaires. En 1950, elle était de 39 ans pour les hommes, 42 pour les femmes, et en 2017, de 72 pour les hommes, 75 pour les femmes. L'afflux prochain de personnes âgées devra amener à l'adoption d'une "silver economy", économie adaptée aux personnes âges : les plus de 65 ans sont 10% aujourd'hui, et représenteront 25% de la population dans les années 2050. Mais la Chine n'est pas encore capable de s'occuper d'autant de personnes âgées (peu de soins gériatriques, inégalité d'accès aux soins, et surtout problème des retraites).
Les retraites ont été supprimées lors des éléments libéraux intégrés au système dans les années 2000. Cotisation personnelle en ville, ce qui n'existe plus en ville. (????) Dans la campagne, c'est la famille qui devrait s'occuper des personnes âgées. Or les jeunes font des études pour partir vers les villes, et les femmes anciennement au foyer en font également. On ne peut pas non plus faire suivre les personnes âgées dans les villes, puisque les loyers y sont très chers. Sans compter que les jeunes n'ont pas envie de s'occuper de leurs aînés. Il devient urgent pour la Chine de créer un véritable système de retraites.

Autre problème : déficit de femmes. Le problème existe aussi ailleurs en Asie, mais il est particulièrement présent en Chine. En 2012, le ratio était de 115 hommes pour 100 femmes, à cause de l'avortement sélectif et à de la surmortalité des petites filles, négligées volontairement, non soignées, car le privilège revenait aux garçons.
La société chinoise est traditionnellement patriarcale. La femme a un rôle moins important, c'est le fils qui transmet le nom et qui prend soin des vieux parents. "Il faut élever un fils pour préparer sa vieillesse" : la fille, elle, s'occupe de ses beaux-parents. Cette situation a été accentuée par la politique de l'enfant unique.
Ce déséquilibre cause des problèmes matrimoniaux. Dans beaucoup d'endroits, on fait des trafics de femmes, on en achète dans les pays limitrophes de la Chine (notamment au Viet Nam). Agences matrimoniales partout en Asie également, où des femmes pauvres s'inscrivent pour rentrer en Chine grâce au mariage.

Le problème est entré dans les consciences dans les années 1990. Des mesures ont été prises : lois contre les infanticides, campagne "chérir les filles" qui exempte d'impôts les couples qui ont une fille et paye ses études jusqu'à son mariage, lancée dans les années 2000. Mais les changements sont difficiles à percevoir, peut-être en marge.

b. La politique de l'enfant unique.

En 1979, les démographes annoncent que sauf mesures draconiennes, la population va exploser. C'est le début de la mise en place de la politique de l'enfant unique.
Il se présente comme un certificat sur l'honneur pour persuader les gens de n'avoir qu'un enfant, et permet de nombreux avantages : congé maternité de six mois rémunéré, transport bus/train gratuit, bonus salarial, ration supplémentaire. Au deuxième enfant, les avantages diminuent. Au troisième, ils disparaissent et des sanctions tombent en plus : baisse du salaire, logement confisqué.
Des campagnes promeuvent cette politique. Avortement autorisé jusqu'au 7-8ème mois, stérilisation forcée, slogan « papa maman et moi ».
En conséquence naissent de nombreux enfants non déclarés, une population fantôme qui ne peut pas avoir de travail. Entre 80 et 100 millions de personnes n'ont pas d'existence.

En ville, on a atteint le nombre de 0,8 enfants par femme. La politique a très bien marché parce que les avantages et les sanctions y ont plus de sens, et parce qu'elle a pu être appliquée plus strictement. Mais au Hunan, province très pauvre, les certificats ne représentent que 10% : les paysans sont autosuffisants pour la nourriture, n'utilisent pas les transports, et ont besoin de bras pour faire marcher l'économie. On essayait seulement d'avoir un garçon. Idée que « avoir une fille c'est cultiver le champ de son voisin. »

Rapidement, un assouplissement de la politique dans les campagnes a donné aux paysans de le droit de faire un deuxième enfant si le premier est une fille. Puis, si l'un des deux membres d'un couple était enfant unique, il obtenait le droit de faire deux enfants.
les gens ont plus souvent deux enfants. De [color=#d4cdcd]4,2 % à 30,2 %.]
Ça n'a pas eu de réelle incidence : depuis le 1er janvier  2016, les gens ont le droit de faire le nombre d'enfants qu'ils souhaitent. Mais les gens ne se permettent pas plusieurs enfants pour des raisons économiques (la vie en ville est chère), parce qu'ils veulent une famille limitée pour leur réussite professionnelle et pour pouvoir s'occuper de leurs parents ensuite.

2. Des problèmes liés aux évolutions démographiques
a. Le vieillissement, une menace pour l'économie ?

Atouts de la Chine : main-d’œuvre très nombreuse, forte demande de travail -> salaires bas, population docile, main-d’œuvre issue de l'exode rural prête à travailler dans des conditions très difficiles. Les entreprises ont donc décidé de s'installer en Chine, ce qui a permis son décollage.
Inversion maintenant, conceptualisée par [color=#c9c9c9]Arthur Lewis, prix Nobel d'économie : "tournant de Lewis". Quand une population nombreuse diminue, les salaires augmentent, les marges des entreprises diminuent, elles investissent ailleurs. Le territoire risque d'être beaucoup moins attractif.
Problème du financement des retraites. Crise des systèmes de retraites en occident -> quel système mettre en place ? Comment financer tout ça ?
Jusque dans les années 2000, les actifs de 60 ans étaient poussés à partir à la retraite du fait du très grand nombre d'actifs, dans l'idée de faire de la place. Pré-retraites à 52 ans. Ce n'est plus possible aujourd'hui. On essaye de faire travailler les gens plus longtemps. 63, 64, 65 ans ?

Une chance, peut-être ? Les seniors représentent un marché économique également. Seraient-ils un point positif ? Ils investissent dans des objets connectés (qui les renseignent sur leur santé, par exemple), des produits anti-âge (l'industrie cosmétique et la chirurgie esthétique sont en plein boom), dans le tourisme (ce sont les retraités qui partent le plus en vacances, les autres gardent leur argent pour plus tard).

b. Des inégalités diverses et profondes.

Inégalités sur le point d'exploser, alors que dans les années 50-60, la Chine faisait partie des pays les plus égalitaires du monde.
On mesure les inégalités grâce au coefficient de Gini, qui mesure les différences salariales, avec 0 pour aucune égalité et 1 pour des inégalités très fortes. 0,2, 0,3 : faibles inégalités.
Il était de 0,3 en 1982 et de 0,52 en 2013. 10% de la population possèdent 50% des richesses, 10% des plus pauvres possèdent 1% des richesses. En France, le coefficient est de 0,45. Cette augmentation des inégalités, peu compatible avec l'idée d'une société dite communiste, est due à l'ouverture de la Chine.
Classe moyenne : 1/4 de la population chinoise. Mise importante sur le développement de l'éducation. Elle vit suivant les modes occidentaux. Universités. Signes de richesse = propriété d'un logement / d'une voiture. On considère que 10% de la population chinoise vit sous le seuil de pauvreté.

Au niveau régional, trois Chines différentes. Les plus riches sont les régions littorales, le Sichuan, le Jiangxi. Les plus pauvres sont les occidentales, le Xinjiang, le Tibet, le Qinghai, le Gansu, le Ningxia, le Guizhou et le Hainan.
Distinction entre les Han et les non-Han. Han = population chinoise majoritaire. Les minorités sont les plus pauvres.
Les régions les plus attractives sont celles de l'est : inégalités entretenues par les mouvements de population. Clivages entre espaces ruraux et espaces urbains. En ville, les salaires sont trois fois plus élevés.

II- Habiter en Chine
1. La transition urbaine

Armand Frémont, qui a travaillé sur l'espace vécu : notion d'"habiter". Comment les individus appréhendent-ils l'espace dans lequel ils vivent ?

a. Une urbanisation inachevée.

La population urbaine prend le pas sur la population rurale, et ce depuis 2010. Elle a augmenté lentement, jusque dans les années 70, et a brutalement augmenté vers 80. Le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle ont constitué des freins à l'urbanisation, qui s'est accélérée avec l'ouverture de la Chine. Elle est de 52% en Chine, ce qui est faible par rapport aux autres pays émergents. "Sous-urbanisation", par rapport à son niveau de développement économique.
Certains régions sont beaucoup plus urbanisées que d'autres. A l'est : comparables aux autres BRICS et à certains pays développés (65-70%) contre 40% dans certaines régions.
Les villes qui ont le plus profité de la croissance sont celles qui comptaient déjà[color=#c9c9c9] environ un million d'habitants.

b. Urbanisation, croissance économique et déséquilibres.

Pôles de l'économie chinoise et pôles de la consommation. Les revenus des urbains ont beaucoup augmenté, contre seulement un peu pour ceux des campagnards. Déséquilibres qui concernent tout le pays :
- Urbanisation et pression sur les terres arables. 20% de la population mondiale doivent se nourrir avec 8% des terres cultivables, or les villes ne cessent de s'étendre, et grignotent les terres arables. L'autosuffisance en Chine est remise en question. Système : on donne d'autres terres aux possesseurs de celles qui disparaissent. Mais les terres qui n'étaient pas cultivées sont les moins fertiles, et les rendements sont mauvais.
- Tensions sociales : les paysans n'ont pas envie de vendre leurs terres. Dans les villages autour des villes, ce sont souvent les communautés qui possèdent les terres. Elles choisissent, vendent leurs terres à des prix très inférieurs aux marchés, à des promoteurs immobiliers qui les revendent beaucoup plus haut.
- Pollution, notamment de l'air : smog à Pékin. Pollution atmosphérique très forte, sans doute la plus forte au monde, responsable de centaines de milliers de morts chaque année. L'eau également : la pollution touche 1/2 des nappes phréatiques, 80% des lacs.
- La croissance de ces villes ne va pas s'arrêter. Il faut créer des infrastructures de transport, aménager la ville : les directives sont très contraignantes. D'ici 2020 (depuis 2012), toutes les villes de plus de (??) habitants devront être connectées à des réseaux routiers et ferroviaires, et toutes les villes de plus de 500 000 habitants devront être connectées à un TGV.

Directives sur la pollution : tous les nouveaux bâtiments devront intégrer des normes écologiques dans leur construction, et toutes les villes doivent se pencher sur les énergies renouvelables : elles doivent assumer 12% de leur énergie ainsi, d'ici 2020, contre 5-6% en (??).

2. Les mobilités à l'échelle nationale
a. Chine du plein, Chine du vide.

Les mobilités reflètent des inégalités très nettes. Diagonale très nette entre une Chine du plein et une Chine du vide. 94% de la population sont concentrés sur un tiers du territoire. Plus de 100 millions d'habitants dans les provinces littorales : elles sont plus peuplées que les plus peuplées des pays de l'Union européenne. Guangdong, Xinjiang : moins de 10 millions d'habitants.
Densités extrêmement faibles (< 10 habitants/km²) à l'ouest, environ 130/150 habitants/km² au centre, > (??) habitants/km² à l'ouest et plusieurs milliers dans les villes (comme c'est souvent le cas).

b. Les politiques migratoires intérieures.

Les mobilités ne sont pas libres, c'est globalement l'État qui les organise. La politique du PCC change, avec des périodes d'encadrement et des périodes de liberté.
- 1949-1957 : pas de contrainte, les Chinois choisissent leur lieu de résidence.
- 1958-1965 : changement. Création du hukou, livret de résidence : passeport intérieur qui ne va autoriser que certains migrations. Le gouvernement décide de "dédensifier" les villes jugées trop peuplées : migrations forcées vers les campagnes, fixation des ruraux dans leurs campagnes.
- 1966-1977 : contrôle très strict. Quand on naît, on obtient un hukou qui nous classe soit en habitant urbain, soit en habitant rural. On n'y échappe pas et on n'a pas le droit de changer de ville (ou bien seulement dans la province). Frein au développement des villes.
- 1978 : grand relâchement. On réalise que c'est peut-être contre-productif pour l'économie. Une partie de la population rurale passe illégalement en ville, ne respecte plus son hukou : "population flottante", 300 millions de personnes aujourd'hui.

c. Population flottante et exode rural.

Écart très grand entre le taux d'urbanisation et la part de la population titulaire d'un hukou non agricole. C'est grâce aux immigrés illégaux que les villes se développent.
Les gens émigrent pour fuir la pauvreté. Le Yunnan, le Sichuan sont des provinces agricoles, et chaque année une grande partie part vers la ville. Ils souhaitent des emplois non agricoles : industrie, chantiers. Population assez peu qualifiée. Travailleurs migrants affluant des campagnes = mingongs. Métiers également de travailleurs saisonniers, de commerciaux, de plongeurs. Qualité de vie largement inférieure à celle des autres urbains : difficulté à se trouver un logement, ségrégation (ils sont accusés de criminalité).
Trois catégories de personnes :
- jeunes gens qui partent en ville pour ne pas travailler dans les champs comme leurs parents
- femmes recrutées par les agences matrimoniales : elles obtiennent leur hukou par mariage
- jeunes couples qui s'en vont en laissant leurs enfants aux grands-parents, pour gagner plus d'argent et l'envoyer à leur famille. Cellules familiales fragilisées.

3. Conséquences du système du hukou
a. Le creusement des inégalités villes/campagnes.

Conception fonctionnaliste de l'appartenance sociale. Les droits de chaque individu sont déterminés en fonction du rôle qu'on veut leur donner dans la société. Société duale (= coupée en deux). Pas du tout les mêmes droits, pas la même politique. -> deux mondes qui évoluent différemment. ex : c'est l'État, en ville, qui finance l'eau, l'électricité, les transports, etc. Dans les campagnes, ce sont les communautés. Les écoles rurales ont de moins bons professeurs et les élèves doivent obtenir de meilleures notes que ceux de la ville pour pouvoir poursuivre des études supérieures. Campagnes sous-dotées en médecins, infirmiers, etc. Jusqu'en 1995, les citadins avaient deux fois plus de députés que les ruraux pour l'assemblée nationale populaire. On leur a accordé autant de représentants, mais le système restait injuste puisqu'à l'époque ils étaient toujours plus nombreux que les urbains. Ce n'est qu'aujourd'hui que la situation s'équilibre.
Hiérarchie très nette. Jusque dans les années 2000, les villes chinoises ont grossi sans connaître les problèmes des grandes villes du Tiers-monde (bidonvilles...) du fait de la maîtrise de l'urbanisme. En revanche, le décrochage était entre les villes et les campagnes. Aujourd'hui, les ruraux sont considérés comme des citoyens de seconde classe. Les inégalités se creusent toujours plus.

b. Les migrants ruraux, citoyens de deuxième classe.

Inégalités non seulement entre les villes et les campagnes, mais aussi entre les citoyens des villes. La possession d'un hukou définit la place dans la société. Inégalités même entre les citoyens légaux (différences salariales). Tout ça arrive malgré le programme de "développement harmonieux". Les revenus des 10% les plus riches augmentent en ville et les revenus des 40% des plus pauvres diminuent.
La propriété du logement est un signe de réussite. Ceux qui ont un hukou urbain sont à 85% propriétaires de leur logement. Ceux qui n'en possèdent pas sont propriétaires à moins de 10%, ils n'en ont pas les moyens.
Les enfants illégaux n'ont pas toujours accès à la scolarisation : les écoles les refusent. Les soins ne sont gratuits que dans le lieu de résidence légal.
Tensions grandissantes. Les illégaux demandent la fin du hukou. Le parti a annoncé en 2014 un grand plan pour 2016 : régulariser 100 millions de migrants d'ici 2020 (autorisation de transformer le hukou rural en hukou urbain). Cela signifie un tiers des illégaux. Mais dans les villes, les prix de l'immobilier montent en flèche, avec 250% de croissance depuis le début des années 2000.

III- L'encadrement de la population
1. Encadrement social et répression politique

Les répressions de Tiananmen en 1989 ont été très violentes, mais l'État a mis en place des réformes pour calmer la population.
Ouverture économique de la Chine. Libertés un peu plus conséquentes.
La Chine est toujours une dictature, mais elle préfère encadrer que tout contredire. Droit à la contestation tant que le PCC a le contrôle.
Changement dans le fonctionnement du mode de pouvoir chinois. Le pouvoir était très personnel, semblable à celui de Staline. Depuis les années 1990-2000, le pouvoir est aux mains d'un leadership collectif. Différents organes qui décident collégialement. Depuis les années 1990, succession "rapide" (8-10 ans) des dirigeants pour limiter l'apparition d'hommes forts qui voudraient s'emparer du pouvoir.
Représentations par métiers dans le PCC -> toutes catégories sociales (travailleurs, milieux d'affaires, intellectuels) qui doivent faire remonter les avis.
Presse. Les intellectuels chinois peuvent critiquer le gouvernement. La presse n'est pas libre, mais autorisée à dévoiler un certain nombre de problèmes. Réseaux sociaux chinois. Mouvements de contestation (grèves, révoltes contre la corruption). Elle est autorisée à condition de ne pas aller trop loin. Il faut l'autorisation du PCC pour révéler un scandale.

Dictature, mais pas régime totalitaire. Société d'ordres, de classes. La classe dirigeante sert d'abord ses propres intérêts. Lignes jaunes à ne pas franchir. Peu de dissidents (quelques milliers).

Dénonciations de la corruption, et purges dans les classes dirigeantes. Volonté de moraliser la politique. Ce n'est pas qu'une image : ils étaient effectivement corrompus. En effet, lors de l'ouverture de la Chine vers une économie de marché, les membres réticents dans le parti ont été autorisés à s'enrichir à condition qu'ils soutinssent l'évolution. Ces dénonciations ont donc utilisées pour éliminer des gêneurs, mais étaient tout de même en partie honnêtes. Les accusés ont été obligés de faire une confession filmée et montrée ensuite à la population.

2. Encadrement culturel.
a. Contrôler Chinawood.

Cinéma très en vue du gouvernement. Les films chinois sont mieux classés au box-office que les films américains, depuis peu (6 films sur les 10 premiers sont chinois). ex : Monster Hunt en 2015.
Tout est contrôlé par l'État : bureau du cinéma. Pas de sociétés privées. Le bureau du cinéma choisit également quels films américains/étrangers peuvent être visionnés. Compétition avec les autres pays.
Aujourd'hui : 41 000 salles de cinéma en Chine, premier mondial devant les États-Unis. 27 salles ouvertes par jour en 2016. Le groupe Wanda construit un gigantesque complexe de studios de cinéma à Qingdao. Ensemble de loisirs (patinoires, restaurants, boîtes de nuit).
Seule la classe moyenne supérieure peut en profiter mais ça signifie sept milliards de bénéfices en 2015 (deuxième plus grand marché au monde).
60 films ont obtenu leur visa de diffusion en (??). Les quotas changent tous les ans.
Films chinois : films historiques (Confucius), films d'action (Le Secret des poignards volants), remakes de films hollywoodiens (Lost in Thaïland, adaptation de Very Bad Trip).

b. Les mouvements sociaux numériques et l'espace urbain.

Toujours pas d'interdiction, mais contrôle. 650 millions de chinois sont des internautes. Les réseaux sociaux occidentaux sont interdits, mais adaptés à la Chine (Facebook -> Weibo), et contrôlés. ex : autorisation des manifestations de Hong Kong, évoquées à la télévision, mais censure de toute une série de mots en rapport sur Google.
Contestation avec des micro-blogs (équivalents de Twitter ?). Le gouvernement doit composer avec ces réseaux d'informations et les autorise à son profit. ex : beaucoup de conflits locaux sont autorisés et relayés, comme les manifestations de paysans à Wukan, accusant d'avoir été lésés par l'État dans l'achat de terrains. Un leader a trouvé la mort dans un interrogatoire. L'État a tenu compte des contestations, a rendu les terres et a indemnisé la famille du mort.
L'État est obligé d'écouter les problèmes -> moyen de pression.
Maison-clous : des gens refusant de vendre leur terrain se voient entourés de chantiers de construction -> expulsions forcées. L'État a dû donner des lois pour obliger les promoteurs à rétribuer convenablement. Carte participative : "Bloody map" des expulsions immobilières violentes. On accuse les entreprises privées et pas l'État, il est donc obligé de faire quelque chose. Les gens trouvent des biais pour faire pression sur l'État. Société civile qui possède des armes, elle a des canaux pour s'exprimer et être entendue. Particularité de la Chine parmi les autres dictatures.