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La rhétorique en Grèce antique

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La rhétorique en Grèce antique Empty La rhétorique en Grèce antique

Message par Lucy Austen Mar 30 Mai - 0:35

(L'éloge et le blâme appartiennent au domaine de l'épidictique. Ils peuvent être présents dans des textes historiques. On les trouve dans des textes, mais également dans la statuaire, par exemple.)

I- Les débuts de la rhétorique

Elle serait née en Sicile, avec Empédocle d'Agrigente (début du Vème siècle avant JC), à qui on doit notamment la division du discours. En effet, cette époque est celle de la démocratie athénienne. Les citoyens s'en servaient beaucoup pour défendre leurs idées ou leur personne. La rhétorique fait partie de l'éducation citoyenne.
Corax de Syracuse, disciple d'Empédocle : la rhétorique est l'art de la persuasion. C'est lui qui a systématisé les enseignements d'Empédocle, avec son propre disciple, Tisias de Syracuse.
L'éloquence s'affirme plus tard, avec les sophistes, "professeurs de rhétorique" professionnels, très à la mode, qui voyageaient de cité en cité. C'est avec Socrate que naît la notion péjorative. Critique sévère dans le Gorgias : les sophistes font passer le faux pour le vrai et réciproquement. Parmi les sophistes célèbres : Hippias, Gorgias, Prodicos, Protagoras. Prodicos est connu comme l'instigateur de l'antilogie en tant que science des débats, et de l'éristique, techniques pour défendre ou attaquer une thèse (éris = discorde, controverse). Logographe = personne chargée d'écrire un discours à la place de ceux qui ne savent pas le faire.

Aristote divise la rhétorique en trois genres : délibératif (débats), judiciaire (procès) et épidictique (éloge et blâme). Aristote dégage trois stratégies argumentatives : l'éthos, le pathos et le logos.
éthos -> sentiments, expressivité, mise en scène. S'attirer la sympathie de l'auditoire.
pathos -> sentiments suscités chez l'auditoire, transmis (rire, pitié, colère).
logos -> arguments, raisonnement, rationalité.
Sur quoi doit-on travailler, plus particulièrement ? -> Inventio (choix des arguments), dispositio (plan, ordre du discours), elocutio (loquor = parler, dire ; choix des figures), actio (extérieur du discours : gestuelle, diction).

II- Les genres oratoires

1. Le genre judiciaire.


Beaucoup de procès à Athènes. Les discours judiciaires eux-mêmes étaient l'occasion de faire l'éloge et le blâme.
Eschine : orateur attique (parmi lesquels Lysias, Démosthène, Isée, Isocrate...) : groupe très réputé pour ses discours bien organisés.

Ctésiphon, ami de Démosthène, qui a  demandé que le peuple offre une couronne à Démosthène pour ses services rendus à la patrie. Eschine s'opposa à lui, accusant Démosthène d'être opposé à la paix avec la Macédoine.

Différentes affaires : procès pour dénonciation (sycophante = délateur professionnel), les plus nombreux (ex : Lysias, Pour l'Invalide. exorde = entrée en matière d'un discours.)) ; les affaires de meurtres (Sur le meurtre d'Ératosthène, Lysias encore) ; les affaires de tutelle (des orphelins contre leurs tuteurs, si l'argent a été mal géré ou volé ; Démosthène dut y faire face) ; affaires d'héritage (Isée en était spécialiste) ; affaires de moralité (lâcheté, corruption...)
Certains faisaient non seulement écrire, mais lire à leur place : synégore (service gratuit).
Pas de juges : ce sont des citoyens volontaires tirés au sort chaque année qui accomplissent cette fonction. Deux tribunaux : l'Aréopage et l'Héliée. L'Aréopage est chargée des crimes religieux et de sang, composée d'archontes (anciens magistrats) sortis de charge. Peu à peu, l'Héliée a pris le pas sur elle, même si elle ne s'occupait que d'affaires de droit commun.
Le discours est composé de :
- un exorde, sorte d'introduction, prooimion en grec. S'attache la bienveillance des juges (captatio benevolentiae)
- un exposé des faits
- une argumentation
- une péroraison : conclusion avec beaucoup d'effets rhétoriques comme dans l'exorde, dans le but de susciter l'émotion de l'auditoire.

Démosthène. Né vers -384 et mort vers -322. Orateur et homme d'État. Riche famille. Décès de son père alors qu'il a sept ans. Placé auprès de tuteurs qui dilapident la fortune familiale. Démosthène cultive donc l'art oratoire auprès d'Isée pour attaquer ses tuteurs en justice. Travaille sur lui-même pour compenser ses défauts d'élocution, étudie Thucydide et devient logographe. Il gagne son procès mais ne récupère qu'une partie de l'héritage. Carrière politique : discours contre Philippe II de Macédoine de -351 à -341. Il doit s'exiler lors de la victoire macédonienne en -338, et meurt sur son île en -322.

Atticisme = style considéré comme très pur, très élégant, sobre, avec une précision du vocabulaire.

2. Le genre politique.

Texte de Démosthène tiré des Philippiques.

Boulê : 500 bouleutes -> restreint. Prépare les projets de loi.
Ecclésia : tout le monde peut s'y exprimer. Discute les projets.

L'Ecclésia se tient sur la colline de la Pnyx. Il y a une quarantaine de réunions par an. isègoria = parole égale, liberté de parole. Pour s'exprimer, il suffit de monter l'escalier jusqu'à la bêma (= tribune). Discours politiques. Genre délibératif, dans le but d'arriver à une décision.

3. Le genre épidictique.

épidictique = fait de glorifier ou de dévaloriser quelqu'un ou quelque chose. -> éloge/blâme.
Le panégyrique -> l'éloge. Également l'encomiastique.
Discours d'apparat. Ils n'ont pas une fonction purement utilitaire, contrairement aux genres politique et judiciaire. Met en valeur les qualités rhétoriques de son auteur, avec des effets de style. Ils sont prononcés lors de grandes fêtes civiques et religieuses. ex : à l'occasion des Jeux Olympiques. Courage, endurance des athlètes. A l'occasion des panégyries également : grandes fêtes qui réunissent les citoyens.

Plusieurs catégories de discours.

a. Les oraisons funèbres. -> les épitaphes (epitaphios logos). Sert aussi de prétexte pour glorifier la nation athénienne toute entière, lors des funérailles collectives de guerriers morts au combat. Au début, ils étaient prononcés à la suite de combats ; à partir du -Vème siècle, ils avaient lieu une fois par an, au cours des epitaphia, du 5 au 7 octobre. Y succédaient des jeux funèbres. Exemples d'oraisons funèbres : Lysias ; transcription dans le Ménexène de Platon, écrite par Aspasie, compagne de Périclès. -> contexte : dans ce dialogue, Platon apprend que [??] va être désigné l'orateur pour les oraisons funèbres.
Texte de Platon. Hommage, consolation et exhortation à l'exemple. Leur bonne naissance, leurs nourriture et éducation, etc.
Autochtone : de la même origine. Patriotisme. Terre "maternelle". Célébration de la terre nourricière -> on glisse ainsi vers la famille.
Éducation grecque, considérée par eux-mêmes comme la plus sophistiquée.

b. Les panégyriques. Destinés à l'ensemble des Grecs réunis lors de grandes fêtes qui rassemblent le peuple (Jeux Olympiques, -776). Occasion de se mettre beaucoup plus en valeur.
Isocrate, Panégyrique, -380.
Légende de Déméter et Perséphone. Mystères d'Eleusis, liés au blé. (boisson (??) du blé sacré) => Référence à des traditions profondes (??).

c. Les discours paradoxaux. Paradoxal = qui va contre l'opinion ordinaire. Éloge de quelque chose de très banal, ou de quelque chose ou de quelqu'un de plus souvent blâmé. Vise à surprendre un public et à démontrer ses qualités d'écrivain.
Gorgias, sophiste du -IVème siècle. Particulièrement réputé pour savoir manier les arguments.
Éloge paradoxal d'Hélène de Troie. Quatre arguments : c'est le destin qui a choisi ; elle a été enlevée de force ; Pâris l'a séduite par ses mots, par un discours comparé à une incantation, à un philtre ; c'est Éros qui est responsable.
Discours d'Isocrate.


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Lucy Austen

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La rhétorique en Grèce antique Empty L'éloquence romaine

Message par Lucy Austen Mer 31 Mai - 15:35

1. Origines

ars dicendi = l'art de parler.
La rhétorique = l'éloquence. Les gens considérés comme des orateurs sont ceux qui ont un talent naturel pour l'art oratoire.

Apologue des membres et de l'estomac, raconté par Tite-Live, par Menenius Agrippa. Censé avoir brisé la révolte des plébéiens. Interdépendance entre les membres d'un tout. Première intervention orale dans un combat armé qui y met fin.
D'après Cicéron, l'éloquence romaine commence vraiment aux -IIIème et -IIème siècles, avec les traces écrites de discours. Marcus Porcius Cato -> Caton l'Ancien ou Caton le Censeur, "delenda est Carthago", réputé pour une éloquence brute, un peu brouillonne. Essor des arts au -IIème siècle. Les débats ont de plus en plus d'importance. Autre exemple du développement de la rhétorique : Tiberius et Caïus Sempronius Gracchus. Réputés pour l'éloquence tribunicienne. (assemblées du peuple = contiones)

2. Développement à l'âge classique : Cicéron ; Quintilien

docere -> instruire
placere/delectare -> plaire
movere -> émouvoir

Cicéron serait parvenu à un équilibre entre la doctrina (= la culture) et la mores (= usages -> valeurs), comme se le devait un bon orateur.
Sous l'influence des Grecs, multiplication des écoles de rhétorique à Rome. Exercices et corrigés sur les différentes façons d'argumenter, exercices d'imitation, rédaction de ses propres discours.
Deux tendances : atticisme (Démosthène, Isocrate, Lysias...)/asianisme (plus ampoulé, avec des embellissements de style). Cicéron est réputé pour avoir su maîtriser les deux. Il a également l'habitude de présenter ses idées au moyen de dialogues, reprenant les procédés de Socrate.
De oratore : défend la nécessité pour un orateur n'avoir non seulement des qualités techniques, mais de la culture. Brutus. Orator.
Discours judiciaires et politiques également. Ex : les Verrines. Texte du candélabre d'Antiochus. Les Catilinaires. Les Philippiques.
Codifie le genre. Tout bon discours doit correspondre aux quatre parties.

Quintilien. Institution oratoire. Analyse de la rhétorique, de ses différents procédés. Tout bon romain va étudier chez un grammairien (culture, analyse de textes), un rhéteur (écriture), voire ensuite en Grèce auprès d'un rhéteur connu.
Sa place décline ensuite.

3. Après les guerres civiles, un certain déclin de la rhétorique

Déclin de l'éloquence, notamment politique, aux Ier et IIème siècles. Pax romana, pouvoir fort, stabilité. L'avocat devient un technicien juridique. Dans les écoles, elle conserve une place importante en tant qu'étude formatrice pour la pensée. Courant de la seconde sophistique, nouvel élan, mais dans les écoles. La finalité n'est plus seulement utilitaire. Éloquence d'apparat, pour briller. On la retrouve dans des salons. Lectures publiques.
Pline le Jeune, Le Panégyrique de Trajan : éloge dithyrambique. (Campagne cotre les Daces). Discours de remerciement adressé à l'empereur Trajan en 100 avant JC, ensuite remanié.
Champ lexical des qualités, des sentiments ; hyperboles... Un des plus connus de L'Antiquité. Appui sur le Panégyrique d'Athènes par Isocrate. Éloge de Gaulois devant les empereurs, encore.
Éloquence mondaine, pas seulement par des recitationes mais aussi par des conférences. Des habitants de Carthage, comme Apulée, font partie des conférenciers. Procédés de style, descriptions exotiques, anecdotes, en faisant passer un message philosophique sans en avoir l'air.
Éloquence chrétienne, à partir du IIIème siècle. Apologistes.
313 : édit de Constantin/édit de Milan -> liberté de culte. Le christianisme se développe au détriment des cultes païens.
382 : fermeture des temples païens par Théodose. Religion officielle.
Plaidoyers pour le christianisme : Tertullien, né à Carthage, rhéteur africain converti au christianisme, rigoureux, austère. (-> défense austère du christianisme)
-> Jeu sur les pronoms personnels : "nous", "vous" quand il s'adresse aux femmes. Exhortations vives, ordres. Champ lexical de la vertu, et par opposition des soins du corps.  Aux antipodes d'Ovide. [sur la femme]
- Arnobe. Sermons contre les païens, les infidèles.
- Saint-Augustin : sermones (conversations). Une invitation à méditer sur des sujets comme la mort.
- Saint-Jérôme.
La rhétorique restera une des bases de l'éducation, jusqu'au XXème siècle. C'est de là que découle la forme dialectique.

A parte sur l'éloge paradoxal :

para-doxe : contre, qui va à l'encontre de l'opinion générale.

Origine peu claire. Cette idée est présente dans le Phèdre de Platon : la persuasion doit-elle être fondée sur la vraisemblance ou sur la vérité ? -> Éloge de l'âne.
Genre épidictique -> peu considéré jusqu'à Aristote, car non utilitaire; Exhibition oratoire. epideiknumai : montrer, ou se montrer. Éloge des exploits des athlètes (-> civique), ou à un roi (-> aulique). Deux formes : l'éloge et le blâme.
Éloge : encomiastique (enkomion = éloge)
Blâme : psectique (psego = je blâme)
Formes codifiées, normées : la tentation est forte de les rendre réversibles, de les détourner avec un éloge paradoxal à visée parodique.
Genre pseudo-encomiastique (pseudo-encomion). Il réutilise les formes rhétoriques mais en les détournant : (éloge classique : exorde, narration, confirmation, (réfutation), péroraison).
Éloge des qualités : pour une personne, physique, psychologique, événements de leur vie, exploits ,  pour un objet, beauté, utilité, noblesse.
Prend pour objets soit des choses jugées triviales, soit des choses jugées mauvaises.
Utilité didactique (exercice didactique) ou de gloire personnelle, voire pour faire réfléchir : l'éloge paradoxal renverse la pensée conformiste, bouscule les repères.
L'éloge paradoxal dans l'Antiquité. (ou le blâme paradoxal). Montre que si on est un habile rhétoricien, on peut raisonner sur n'importe quel sujet. ex : éloge d'Hélène, Gorgias, éloge des tyrans et critique des bons princes (Busiris d'Isocrate. Polycrate et Alcidamos -> éloge de la mendicité, éloge de la mort, de la souris, du pot,, des dettes.
Ambiguïté. Jeu sur la parole. Inquiétant et stimulant pour l'intellect.
Éloges paradoxaux chez Platon encore : celui de l'amoureux insensible.
Dion Chrysostome : éloge de la chevelure (Ier siècle), éloge du moustique. L'éloge de la chevelure est repris par Synésios pour faire l'éloge de la calvitie.
Lucien de Samosate : éloge de la mouche.
Chez les romains, peu de succès de l'éloge paradoxal. Fronton : éloge de la fumée, de la poussière. Apulée : éloge du dentifrice.

Conclusion. Héritage de l'Antiquité que l'on retrouve au Moyen-âge. A mi-chemin entre l'exercice et le divertissement. Pastiche, qui amène à la satire. Déclin de l'éloge paradoxal, réticences de l'Église. Rire qui se retrouve cantonné au monde profane. Quelques éloges paradoxaux cependant, qui sont des imitations du monde antique : ex, prosopopée de l'hirondelle. Invitation à mener une vie simple, à abandonner les choses matérielles et à se tourner vers Dieu. Lactance, IVème siècle : éloge du phénix. Pierre de Bloy : éloge des punitions infligées au pêcheur, jusqu'aux flagellations => pastiché. Parodies de la Renaissance.

4. A la Renaissance.

Parodie de l'hagiographie chrétienne, détournements bouffons de sujets à priori sérieux. Sermons joyeux, XVème-XVIème, parodies de sermons de messe chrétiens. Forme théâtrale. Sainte-Andouille et Saint-Jambon, Saint-Oignon. Érasme, Éloge de la folie (1509).
En réaction au rationalisme. Normes esthétiques; Les paradoxistes rient au dépens de cette volonté de raisonnabilité. Burlesque. Libertinage (dans le sens de libre penseur : décalage avec les valeurs traditionnelles).


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La rhétorique en Grèce antique Empty La satire

Message par Lucy Austen Mer 31 Mai - 15:38

I- Les débuts de la satire

A. La satire est un genre romain, mais d'inspiration grecque (Aristophane, comédie très ancienne).

Très formatés : dans toute comédie grecque, il y a un moment de parabase. Le chef du choeur (coryphée) s'avance sur le devant de la scène et s'adresse directement au public. Moment hors temps, hors espace, de satire. Rupture de l'illusion théâtrale. Ton extrêmement ironique.
Diatribe (Grèce antique), sous forme de dialogue. Ton moral assez virulent, prédication, sur des faits de la société. (Très utilisé par les cyniques).
Cynisme, école philosophique fondée par Antisthène. Amène les gens à critiquer le matérialisme de la société, à revenir aux "vraies valeurs" de la nature.
Auteurs de diatribes : Bion de Borysthène, Ménippe de Gadara. -IIIème siècle. Les satires de Ménippe sont reprises au -Ier siècle par Varron.

B. La satire en tant que genre littéraire est spécifiquement romaine, d'après les mots de Quintilien (Ier siècle après).

"Satura tota nostra est". La satire toute entière est nôtre, Quintilien.
Satura -> macédoine de légumes. Signifiqe que la satire est un mélange. Elle apparaît d'abord dans le théâtre, plus exactement dans la préhistoire du théâtre. (Ton contestataire propre à la jeunesse romaine.) L'acteur fait de l'improvisation sur scène. Déclin de l'imprvisation et de la Musique, de la satura, parce que les textes de plus en plus écrits. La satura est oubliée.

-> Nouvelle Satura au -IIème siècle. Genre littéraire à part entière. Pièces versifiées destinées à critiquer les vices et les ridicules. Cette transformation a été instituée par Ennius (-IIIème, -IIème siècles), originaire de la Grande Grèce, qui parlait couramment le grec et le latin. Il a introduit dans la poésie latine l'hexamètre dactylique (= type de vers qui pourrait être l'équivalent de l'alexandrin, utilisé pour des sujets sérieux, notamment dan l'éppée, repris dans la satire).
Quelques années plus tard : Lucilius (Caïus), considéré comme le premier grand auteur de satires. A adopté cet hexamètre dactylique. Sujets politiques, humains (traits de caractère, sociaux). De caractère railleur. Critique la oblesse, la religion, la corruption. Style simple.

II- L'âge d'or de la satire

Trois extraits : Horace (-Ier), Perse (+Ier) et Juvénal (-Ier, +Ier).

Horace, élève de Lucilius, qu'il n'hésite cependant pas à critiquer parfois cependant. Ami de Mécène. 18 satires, eu deux livres. Style travaillé derrière une apparente spontanéité. A l'origine titrées en Sermones. Ironie féroce, regard narquois. Ton plus sage quand il s'est intégré à la vie mondaine. Épicurien. Auteur de "carpe diem". Distinguer l'essentiel de l'accessoire et des faux biens.
ex : critique des captateurs d'héritage, fait courant à l'époque, ou critique de l'inconstance des Hommes.

Perse, Aules Persius Flaccius, mort à 28 ans, adepte du stoïcisme. 34 ; 62 (??). Il a produit seulement quelques satires. Avec Zénon de Cition. Se détacher des choses qui ne dépendent pas de  nous.
ex : la vraie liberté, c'est d'être affranchi de ses passions. Style franc. Aversion des militaires.

Juvénal, Decimus Junius Juvenalis. Vie mal connue. A l'époque où se sont succédé 7 empereurs.
"Coups de gueule", colère, indignation. Réactionnaire indigné par les mœurs de son époque. 16 satires, abordant le thème de l'argent, du sexe, des étrangers.
ex : Umbricius, ami de Juvénal, veut quitter Rome.
Autre exemple : critique des femmes, de leur infidélité et de leur mesquinerie à la fois.
-> Satire comme genre très codifié.

III- La satire chrétienne.

Claudien, Prudence, Commodien.
Claudien, inspiré de Tertullien, recommandait aux femmes de ne pas trop se maquiller, car leur seul amant devait être Dieu.
Prudence : mythes, mettant en scène des dieux dans des histoires légères. Virgulent vis-à-vis des auteurs païens.
Commodien, prêtre.

IV- Le développement du genre satirique

Le genre satirique existait déjà dans l'Antiquité. Il s'est étendu au genre romanesque.
épigramme (n. f.) = pièce en vers destinée à être inscrite sur un tombeau ou un monument. Elle évolua vers la tonalité satirique ou élégiaque.E lle se caractérise par sa légèreté, sa brièveté.
Deux exemples : Catulle, -IIème siècle. Virulent, mais traite parfois du sujet de l'amour. artial, (??) isècle. Observateur de la société de son temps. Détails de la vie quotidienne. Virulence aussi, pointes incivisves.

Textes de Martial.

Apocoloquintose du divin Claude, Sénèque, ancien précepteur de néron qui s'est suicidé pour ne pas se faire assassiner pa rlui.
Funérailles de Claude en 56. Néron déclame un panégyrique, réigé par Sénèque. Celui-ic écrit ensuite une satire véritable. Apocoloquintose -> apothéose (être hissé au rang de dieu)) + coloquinte => métamorphose en citrouille.
(Parques : en charge du métier à tisser : Clotho, Lachésis, Atropos)

Romans satiriques. Premier "roman" ;: Satiricon de Pétrone, Ier siècle, observateur des turpitudes humaines. Ancêtre du roman picaresque, dit-on. Personnage principal : Encolpe, qui raconte ses pérégrinations avec son ami et amant Giton. Ils sont rejoints par d'autres ensuite. Se mêlent à toutes les classes sociales. Riches, affranchis enrichis, milieux populaires.
Extraits : festin de Trimalchion.
Le registre satirique s'est étendu dès l'Antiquité à tous les genres littéraires.  Par al suite, il s'essouffle un peu, stagne au Moyen-âge, et trouve un regain à la Renaissance. [théâtre notamment.] Les textes antiques sont réédités. D'autres naissent (Caractères de La Bruyère, Pantagruel, ...)


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La rhétorique en Grèce antique Empty L'éloge et le blâme dans la comédie grecque

Message par Lucy Austen Jeu 1 Juin - 9:54

Valeur religieuse et valeur civique. Le théâtre était l'un des trois piliers de la démocratie athénienne. Réunit les spectateurs ((-> sentiment d'union), exaltation du patriotisme.

1. Les débuts de la comédie en Grèce.

Au départ, elle n'était pas aussi ordonnée (??) qu'elle a pu l'être par la suite. Cortège burlesque bruyant, amateur, avec des chants, des plaisanteries. A l'occasion des fêtes des vendanges. On l'appelait cômos. Il se structure davantage à partir du -IVème siècle : farces, pantomimes, où jouent de vrais acteurs. Nord de la Grèce, Sicile, grande Grèce. -488, -487 k: la comédie est considérée comme un genre théâtral à part entière, intégrée en tant que telle lors des fêtes (grandes Dionysies).
Âge d'or à l'époque classique (??), à Athènes mais aussi à Syracuse. Représentations : cinq acteurs (comiques) présentant chacun une comédie ( =/= tragédies : trois auteurs avec rois tragédies + un ??). Deuxième partie du -Vème siècle : il a fallu interdire aux auteurs d'attaquer nommément, censurer tant les satires étaient mordantes (Périclès attaqué).

2. Grandes temps de la comédie grecque.

-> fin du -Vème siècle : comédie ancienne. Aristophane, Cratinos et Eupolis.
Fin du -Vème siècle ; vers -330 : comédie moyenne. Observation des mœurs, sujets mythologiques. Antiphane et Alexis. Le chœur joue un rôle moins important.
Vers -330 ; -250 : comédie nouvelle (ou Néa. Ménandre, Diphile, Philémon. Intrigues plus structurées. Thème de l'amour contrarié. Au sein de la famille. Davantage de psychologie, de orale aussi. Moins d'outrances ou d'obscénités. Personnages typiques (vieux barbon, soldat, grincheux, parasite...)
Quelques règles de la comédie.
Le schéma type ressemble à celui d'une tragédie. Versification (mètre : trimètre iambique souvent), personnage du chœur (mais de moins en moins souvent), prologue (1), parodos ((2) (=entrée du choeur,), alternance entre épisodes et chants choraux (3), agôn (5) (= lutte, combat, rivalité ; moment-clé où deux personnages-clé s'insultent, se menacent), parabase (5) (= Rupture où le personnage quitte son rôle et s'adresse au spectateur ; il peut (l'auteur) s'exprimer sur un sujet d'actualité), exodos (6) quand le choeur se retire.

La comédie est jugée inférieure à la tragédie car registre plus bas. La tragédie a pour but d'élever l'âme, la comédie parle du quotidien, du sensible, du corps. comédie = "imitation d'hommes de qualité morale inférieure [...] dans le domaine du risible qui est une partie du laid car le risible est un défaut et une laideur sans douleur ni dommage." (Aristote)

3. Aristophane

Né de bonne famille en -445, mort en -385. Bonne culture littéraire (références, intertextualité). Il a connu Socrate et les guerres du Péloponnèse. Satire virulente. Il traite de sujets d'actualité. Fantaisie verbale (néologismes, jeux de mots), créativité, liberté de ton, travestissements, obscénités. Il aurait écrit une quarantaine de pièce. Comique de farce (jeux de mots, obscénités, déguisements). Les Nuées, -423.
Intrigue. Strepsiade (ou Tourneboule) veut éduquer son fils Phidippidès qui dilapide l'argent dans les courses de chevaux Il veut que Phidippidès apprenne de Socrate comment convaincre les juges de ne pas réclamer d'argent (scène 1). Strepsiade est un mauvais élève, il se fait renvoyer et persuade Phidippidès d'assister aux cours. Raisonnement juste/raisonnement injuste (scène 2).

Autre pièce : Lysistrata (-411). Guerre du Péloponnèse. Dénonce la guerre. Les femmes font la grève du sexe. Elles veulent prêter serment, et pour cela font un sacrifice (-> satire des femmes s et satire des sacrifices). Elles sacrifient une coupe de vin.

4. Ménandre

-343 ; -292. Comédie nouvelle (-> Nééa). Plus raffinée, fine. Ami d'Épicure, il a suivi les enseignements de Théophraste. Extrême souci de la psychologie. Aurait écrit 108 comédies. Les principaux ressorts en sont l'argent et l'amour cachés. Succès mitigé à son époque, mais qui a beaucoup inspiré les auteurs latins par la suite. Il est étudie dans les écoles de rhétorique. Dyscolos, ancêtre du Misanthrope. -317. Histoire de Sostrate, amoureux de la fille de Cnémon, vieux paysan irascible et misanthrope.

5. Quelques compléments sur le théâtre grec antique.

a. L'espace théâtral.

Les premières traces de théâtre étaient celles de constructions en bois. Les gradins étaient des échafaudages remontés et démontés à chaque fois. A flanc de colline (flanc sud de l'Acropole par exemple). Gradins en pierre à partir du -Vème siècle, du fait d'un accident.

b. L'organisation.

La construction était assurée par les finances du Trésor public. Système de souscriptions décidé par l'assemblée du peuple. Evergétisme (= pratique des notables qui faisaient profiter la collectivité de leurs richesses) Concours, il fallait faire appel à des finances publiques ou privées. Quand il n'y en avait pas, les archontes poussaient un citoyen à s'en occuper. Liturgie ) charge par laquelle un citoyen finance sur ses biens personnels quelque chose pour la cité. ex : choorégie. (ou tétriarchie pour les bateaux). Avantages : réputation, possibilité d'être élu ensuite. Accès payant, accessible même aux femmes et aux esclaves, de deux oboles. On aidait les citoyens les plus démunis. Public très démonstratif et bruyant. Du matin au soir (on emmenait son pique-nique). On lançait parfois des projectiles. Prix : couronnes de lierre (+ honoraires, mais le prix était surtout honorifique).

c. Acteurs.

Seulement des hommes, qui se travestissaient parfois. Acteur = hupokritès. Bien vus ou en tout cas pas méprisés en Grèce, contrairement à Rome. Comédie // tragédie. Le premier rôle (-> protagoniste) était d'abord joué par le dramaturge. Deuxième, troisième rôles ensuite. Tirages au sort. Réputation de plus en plu grande. Costumes différents selon le genre. Souvent colorés pour être vus de loin. Longs pour les tragédies. Justaucorps, tuniques. Évolution au fil du temps.

Lucy Austen

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